La région Île-de-France recrute plus de 900 « étudiants mentors » dans les universités

Le Conseil régional a pris un coup de jeune ce mardi matin. Non pas que le bâtiment dans lequel a aménagé la région Île-de-France en 2018 ait eu droit à un ravalement express, mais la présence inhabituelle de 150 jeunes venus investir les lieux le temps d’une matinée lui a brièvement donné des airs d’établissement scolaire. 

Tous étudiants dans une des 16 universités d’Île-de-France, ils sont la première vague de recrues du nouveau programme mis en place par la région : Les étudiants mentors. En tout, la région propose 934 contrats de travail exclusivement réservés aux étudiants pour travailler… à l’université.

Financer ses études en travaillant à l’université

Présente pour saluer les premiers bénéficiaires et répondre à quelques-unes de leurs questions, Valérie Pécresse, présidente de la région, a résumé le principe à 20 Minutes : « Les étudiants ont souvent besoin de travailler pour financer leurs études. Alors autant le faire en servant leur université en aidant les étudiants de première année, les étudiants handicapés ou les étudiants étrangers par exemple. »

Les missions proposées s’avèrent très diverses. Du tutorat individuel ou en petits groupes, de l’accueil et aide en bibliothèque, des services administratifs, etc. Payées au Smic horaire, ces missions peuvent s’étaler sur toute l’année avec un minimum de 250 heures par contrat (soit 2.100 euros), et un maximum de 20 heures par semaine.

Aide scolaire, intégration, accès à l’information

« Je vais aider des étudiants de licence 1,2 et 3 par du renforcement scolaire et de la méthodologie », explique Pauline, étudiante en master de droit international à l’université Paris-Saclay. « Je vais me concentrer sur les étudiants étrangers en exil », ajoute Anaïs, étudiante en master de droit des affaires. Pour Asahi, étudiant japonais de 22 ans, ce sera du secrétariat à Sciences Po Paris, son école : « J’aide les étudiants dans leurs démarches administratives, dans leurs demandes de bourses ou autres aides financières. »

Les 150 premiers étudiants-mentors au siège du Conseil régional d'île-de-France. Saint-Ouen, le 10 octobre 2023.
Si tous ces contrats ont des missions bien particulières, ils ont en commun d’avoir pour objectif d’aider à l’intégration des nouveaux arrivants en créant du « lien social » entre les étudiants et de les aider à avoir un vrai accès à l’information, un angle mort souvent constaté. Aussi, sont-ils sensibilisés aux aides et programmes (régionaux en priorité bien entendu) disponibles via cette matinée d’information et grâce à un kit numérique qui leur est fourni.

Aides aux logements, aides à l’entrepreneuriat, aides pour trouver un stage,… Les étudiants mentors sont ensuite relâchés dans leur université et encouragés à communiquer sur ces sujets auprès de leurs camarades. « Il existe des choses intéressantes que je ne connaissais pas, raconte Pauline, comme l’application Labaz (aides à l’achat d’un vélo, aux loisirs, ou réductions pour des spectacles – NDLR) ou l’agence Oriane qui peuvent être très utiles selon nos besoins. »

« Hyper confortable d’avoir un petit job sur le campus »

Si tous les « mentors » interrogés par 20 Minutes avouent découvrir des possibilités jusqu’alors inconnues, c’est tout de même la quête d’un emploi qui les a menés ici. « C’est en farfouillant pour trouver un job que j’ai trouvé ça. J’en ai parlé avec ma secrétaire pédagogique qui m’a aidée à monter ma candidature, avec CV, lettre de motivation, comme pour un emploi normal », explique Laura, étudiante à CY Cergy-Paris université.

« C’est hyper confortable d’avoir un petit job sur le campus, se réjouit Florin*, les horaires sont adaptés à nos cours. C’est génial de ne pas avoir à courir pour aller des cours au boulot. » Tout juste regrette-t-il une rémunération « un peu juste ». « C’est vrai que la paie n’a pas vraiment été ajustée à l’inflation, mais c’est déjà super de l’avoir », sourit Alessandro, étudiant de 22 ans, en philosophie à l’université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis.

Des créations nettes… vraiment ?

Car si la région assure que les 934 contrats sont des créations d’emplois nettes, plusieurs des étudiants interrogés occupent leur poste… depuis plusieurs mois : « Je suis médiateur linguistique à la bibliothèque. Cela veut dire que j’anime des ateliers où les gens s’entraînent à parler anglais entre eux. Je faisais déjà cela l’année dernière. Ce sont mes employeurs qui m’ont demandé de postuler à ce contrat pour continuer. » Même son de cloche pour Asahi, dont le contrat a « basculé » selon lui, de son école à la région, sans autre changement notable.

A ce jour, 300 contrats ont déjà été signés selon la région. Plus de 600 restent donc disponibles sur le site dédié : https ://emploisetudiantsmentors.smartidf.services/

« C’est la première année de ce programme, mais il est destiné à perdurer, nous confie Valérie Pécresse, avec la possibilité d’augmenter le nombre de contrats si cela venait à se justifier. »

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